Kaylan Isalys Delaware Ϟ Up in the clouds we're both higher than ever ♥

Réservé. C'est le premier adjectif qui me qualifierait le mieux. Je n'aime pas parler de ma vie, de ce que je ressens ou de ce qui me tracasse. J'ai comme une carapace qui me permet de m'y réfugier, cette sorte de masque qui me facilite la vie. Grandir dans un milieu où se taire semblait plus facile que de s'ouvrir, j'ai appris à suivre les règles sans jamais les apprécier. Pour autant, j'étais d'un naturel souriant quand j'étais jeune, mais cela s'est perdu lors d'une tragédie. Maintenant, je feins un sourire qu'offre mon visage lumineux mais dont la profondeur de mon être laisse apparaitre un blocage et prouve bien que cette luminescence n'est qu'un mirage, une apparence destinée non pas à tromper mais à m'empêcher de souffrir. Même si justement je masque, cela ne change rien au fait que je me sente souvent mal. Loin d'être nostalgique, je ressens simplement encore le poids du passé et j'ai du mal à passer outre, particulièrement l'attitude de la figure paternelle qui s'est montrée plus machiavélique que je ne l'aurai cru. Comme quoi, les modèles que l'on se forge ne devraient pas être les perfections dont nos cœurs s'aveuglent.
Sinon, en creusant un peu plus dans ma chair, vous trouverez au creux de mon cœur quelques valeurs dont la générosité. J'aime faire plaisir, montrer que je pense à mes proches et que je ne les oublie pas. Même si je mets une certaine distance avec, cela ne m'empêche aucunement de me sentir liés à eux, certains plus que d'autres. Je peux aussi faire quelques surprises, et passer quelques temps avec eux, mais sans jamais en abuser. Car justement, je suis également solitaire. Ce que j'adore, c'est me retrouver seul à ne rien faire, ou tout simplement écouter de la musique, en regardant la pluie tomber, les gouttes sur la porte du jardin qui coulent dessus, pareilles aux larmes que mon âme saigne dans le berceau de mon être. Et sur ces mots tendres, j'enchaine sur les adjectifs comme poétiques et romantiques. Je suis un peu la figure du héros tragique, à la fois romantique et dépressif, regardant la mort d'un certain angle, ne la négligeant pas et n'oubliant jamais qu'elle peut frapper. Bien entendu, c'est une définition très légère du héros tragique, mais sur ces points-là, nous sommes pareils. Et cela rejoint ma générosité, mon envie simple et bête de faire plaisir. Malgré cela, je suis assez méfiant. C'est étrange et non à la fois car cela rejoint le premier point sur mon masque. Disons simplement que je tente de vivre comme un jeune, ou de continuer à marcher sur le chemin menant jusqu'à la mort car au final, c'est bien là que je finirai, non ?
Je vois la vie en noir trop souvent, et c'est ce qui doit expliquer les lignes droites au niveau de mes cuisses mais également de mes avant-bras, où des lames maladroites sont passées pour me soulager d'une peine que nul autre ne pouvait apaiser. Et pourtant, rien ne changeait, sauf sur le coup. J'ai arrêté ce passe-temps glauque, et je suis rapidement passé aux plaisirs tels que le sexe sans trop en abuser, et la drogue. Je ne me pique pas, loin de là, et je ne renifle pas des cochonneries, mais je fume. En me modérant, en faisant attention, mais je fume un peu de tout. Cela est dangereux, et justement, j'adore cela. Tenter la mort est mon passe-temps personnel, et si quelqu'un aime sauter de toit en toit, grimper sur un afin de fumer en regardant la vue qu'offre la hauteur en étant assis sur le rebord menant au vide, c'est bien moi.
Concernant mon amour-propre, il est quelque peu erroné. Je me vois comme une coquille que je n'apprécie pas réellement, même si j'ai souvent été l'objet de convoitise des femmes et mêmes d'hommes, je me souvent laissé faire par leurs désirs coupables et corporels qui me réchauffaient d'une part mais me confortaient dans l'idée que je restais une marionnette, un pantin, une poupée, un simple jouet destiné aux plaisirs charnels.
L'incarnation du mannequin pur, de la pièce de viande qui se laisse prendre en photo en tentant d'y implanter une émotion voulue. Si j'aime être pris en photo, non. Mais j'y suis désiré autrement dans un sens, même si le vice rejoint toujours ce que l'on pourrait croire n'être qu'une pure activité dans l'innocence. Bien trop souvent, les photos presque dénudés ou "orgasmiques" finissent par être plus qu'intimes.
Je parlais du sexe et de ma manière à me laisser faire, mais je n'ai jamais été ce que l'on pourrait appeler un jouet sexuel. Je faisais le tri dans ceux qui me voulaient, et après, je me laisser emporter dans le pays des merveilles, ou plutôt des orgasmes en folie. C'est drôle car parler de cela pourrait me faire passer pour un pervers alors que faire l'amour n'est pas un acte que j'adore perpétuer. Il m'apporte simplement quelque chose que je ne saurai déterminer. L'amour ? Au fond, être photographié, c'est être aimé pour sa beauté, et être désiré sexuellement, c'est être l'objet d'un amour, certes physique, mais d'un amour. Et c'est ce qui me manque le plus.
Dernier point donc, l'amour... Un sentiment bien étrange car à part celui de ma jeune sœur, je l'ai toujours senti absent. Je ne me souviens pas de ma relation avec ma mère, et celle avec mon père s'est dégradée à vue d'œil. L'éloigner même de lui m'a suffi à comprendre trop tard que je lui faisais honte, et au lieu de m'aider, il avait préféré m'enfoncer dans ma dépression. J'essaie de me calmer, et je pense l'être. Ce que j'espère tout simplement est me calmer, et trouver quelqu'un qui me donnera de l'affection, et qui m'aimera avec une douce passion. Quelqu'un qui m'illuminera de l'intérieur, m'exorcisant de mes peurs, de ma noirceur, de ma rancœur et de mes peurs. Une femme, une utopie que j'attends sans attendre, dont je rêve chaque jour ou plutôt chacune nuit. Existe-t ‘elle ? Mon espoir intérieur me dit qu'un ange tombe du ciel lorsque l'on s'y attend le moins, mais est-ce la vérité ? Seul le temps pourra me le dire.